La guerre en Ukraine a aussi un impact sur le climat mondial. Selon une étude scientifique publiée cette semaine, en deux ans, le conflit est responsable de l’émission de 175 millions de tonnes de CO2. L’équivalent des émissions annuelles d’un pays comme les Pays-Bas et qui participent au réchauffement de la planète. Ce qui pourrait coûter cher en termes d’impact climatique.
Publié le : 16/06/2024 – 19:59
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Les milliards de litres de carburant utilisés par les véhicules militaires sont responsables à eux seuls d’environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre liés à la guerre en Ukraine, selon cette étude (à consulter icien anglais).
Un autre tiers provient d’énormes quantités d’acier et de ciments utilisés pour fortifier des centaines de kilomètres de lignes de front, ainsi que pour réparer les nombreux dégâts, en particulier au début du conflit.
« Il faudra beaucoup de ciment et d’acier pour reconstruire toutes les écoles, les habitations, et autres qui ont été détruites, et la fabrication de ces matériaux produits de grandes quantités de gaz à effet de serre », précise Lennard de Klerk, auteur principal de l’étude.
Puis viennent les émissions liées aux détours que les avions de ligne doivent faire pour éviter les ciels ukrainiens et russes. Des heures et des heures de trajet en plus. « Alors que les transporteurs européens et américains sont interdits d’accès à l’espace aérien russe, les compagnies australiennes et certaines compagnies asiatiques l’évitent par précaution, tandis que celles qui l’utilisent le contournent plus au nord que d’habitude. » détaille le rapport. Cette consommation supplémentaire de carburant devrait dégager l’équivalent de 24 millions de tonnes de CO2 ce qui correspond à 14 % des émissions totales liées à la guerre selon les chercheurs.
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Nature et infrastructures fêtes en fumée
Près d’un million d’hectares de champs et de forêts ont été incendiés selon les relevés satellites, en particulier près des lignes de fronts, brûlées par les bombes et difficilement accessibles aux pompiers. Ces feux devraient dégager 13 % des émissions.
De même, des centaines d’infrastructures pétrolières et gazières sont aussi parties en fumée. Les dépôts de combustibles fossiles ukrainiens ont été dynamités et surtout le sabotage des gazoducs Nord Stream a entraîné d’importantes fuites de méthane, un gaz à l’effet réchauffant 80 fois plus important que le CO2. Dans une moindre mesure, le déplacement de millions de réfugiés ukrainiens et de nombreux Russes a également joué.
Au total, les 175 millions de tonnes de CO2 émises en deux ans de guerre « équivalent à la pollution de 90 millions de voitures essences ou diesel pendant un an ou aux émissions annuelles d’un État comme les Pays-Bas », note Lennard de Klerk.
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Des « émissions de guerre » ont réalisé à près de 33 milliards de dollars
L’expert a initié cette étude deux mois après le début de la guerre, avec d’autres chercheurs, de manière bénévole. Depuis, « l’Initiative on Greenhouse Gas Accounting of War » (IGGAW) a reçu le soutien de fonds européens et d’États comme l’Ukraine, mais aussi la Suède ou l’Allemagne.
« Bien sûr, le plus grand impact de cette guerre est subi par l’Ukraine et ses habitants, mais ces émissions de gaz à effet de serre provoquées par la guerre concernent aussi notre climat. Le changement climatique est un problème mondial, donc au fond, nous en paierons tous le prix », estime Lennard de Klerk.
Ce prix, les membres de l’IGGAW ont justement voulu l’estimer. En se basant sur une méthode développée par d’autres scientifiques, qui ont récemment publié une étude dans la revue très sérieuse Nature. Ils ont pu déterminer que ces « émissions de guerre » devraient coûter près de 33 milliards de dollars américains. « Ce ne sera pas nécessairement des dégâts qui auront lieu en Ukraine : cela peut être des dégâts à cause d’inondations au Bangladesh ou de tornades aux États-Unis… On ne sait pas où cela va se produire. »
Cet argent, l’IGGAW estime que c’est à la Russie du payeur et Lennard de Klerk estime pour sa part « qu’une partie doit aller à l’Ukraine bien sûr pour replanter les forêts détruites par exemple, mais cet argent doit surtout alimenter des fonds comme le Fonds vert pour le climat, sous gestion onusienne pour aider les pays en voie de développement, le Sud mondial [plus vulnérable au changement climatique]à s’adapter ». Pour sa part, le gouvernement ukrainien a salué ce rapport, affirmant qu’il contribuera à l’établissement d’un dossier d’indemnisation à la rencontre de la Russie.
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