Publié le : 26/03/2023 – 18:35
Quatrième jour de ramadan pour les palestiniens, et dans le nord de la Cisjordanie, la tension est encore montée d’un cran. Samedi soir 25 mars, deux soldats renvoyés ont été blessés dans la bourgade d’Huwara, sur la route 60. Et une maison palestinienne du village de Sinjil, entre Naplouse et Ramallah, a été incendiée dans la nuit de samedi à dimanche par des colons , qui aurait jeté des cocktails Molotov sur la bâtisse.
Avec notre correspondant à Ramallah, Alice Froussard
La famille de six palestiniens a pu être évacuée. Mais de leur maison du village de Sinjil, il ne reste rien. La cuisine est carbonisée, les canapés sont partis en fumée. Dans une chambre, il reste un lapin en peluche et quelques jouets. Et Partout, des cendres recouvrent le sol.
Ahmed Awashreh a vécu ici avec sa femme et ses quatre enfants. Ils ont fourni de se rendormir après le suhoor, le repas du ramadan avant le lever du soleil. « Il était 4h55 lorsque j’ai entendu un bruit qui venait de la cuisine, confi-t-il. Je me suis levé et j’ai vu des flammes. Les colons étaient là, ils nous ont attaqués depuis l’arrière de la maison. Ils ont ouvert ensuite la fenêtre de la cuisine et c’est là qu’ils ont lancé des cocktails Molotov, ce qui a fait que la maison a pris feu. »
Lui et sa famille ont pu sortir en catastrophe, grâce aux voisins arrivés en renfort, avant que la maison ne brûle complètement. Sur des vidéos publiées sur les réseaux sociaux au petit matin, une vingtaine de pesticides essaient d’atténuer la fumée, sauvent ce qu’il reste, rassurent les enfants.
Des colons juifs brûlent une maison palestinienne à Sinjil, au nord de Ramallah, en utilisant des bombes incendiaires.
Heureusement, les occupants, dont des enfants, ont été retirés vivants.
Aucune « arrestation » n’a été effectuée alors que le régime terroriste d’Israël, sanctionné par l’État, continue d’opérer librement.pic.twitter.com/Nd5XKFMl2a
– Jalal (@JalalAK_jojo) 26 mars 2023
Des scènes qui rappellent celles du village d’Huwara, il y a quelques semaines, lorsque les colons avaient brûlé des voitures, des boutiques, des maisons. Une violence commise en toute impunité, explique Anthony Dutemple, de l’ONG Première urgence internationale : « On ne voit jamais les deux-points se faire arrêter. Au contraire, on voit souvent, malheureusement, les forces accompagnées accompagner les colons, protéger les colons, lors d’attaques. »
D’après l’organisation israélienne Yesh Din, qui accompagne légalement les victimes de violences des colons, 97 % des plaintes sont classées sans suite.
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